Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/25

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de l’auteur de ses préjugés, prévenait tous les efforts qu’il aurait pu faire pour les détruire ; par conséquent, un mariage public avec de tels obstacles, le mettrait au désespoir, et il serait furieux si l’on osait braver ouvertement ses défenses et son autorité. Hélas ! s’écria Cécile, nous n’avons donc d’autre parti à prendre que celui de nous séparer. — Ne le croyez pas, je vous en conjure ; nous vivrons, j’espère, assez pour éprouver un sort heureux. Et pourriez-vous donc, s’écria-t-elle d’un ton de reproche, ô, M. Delvile ! pourriez-vous encore me presser de m’allier secrètement à votre famille ? Je suis au désespoir, répondit-il, de mettre votre complaisance à une si forte épreuve ; cependant, n’avez-vous pas promis de vous en rapporter à la décision de ma mère ? Je l’avoue ; j’avais cru que son approbation assurait ma paix et ma tranquillité ; mais comment aurais-je prévu que madame Delvile approuverait un pareil projet ? — Elle ne l’a approuvé que parce qu’elle est persuadée que cette res-