Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/28

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mer pour un temps tous mes biens ; pendant ce temps-là, nous résiderons chez l’étranger ou à la campagne, et je ne doute pas qu’au bout d’un petit nombre d’années nous ne soyons, par nos économies, tout aussi riches que nous pourrons le désirer. Il lui parla encore de successions de parents qui ne pouvaient lui manquer, et que le consentement que sa mère donnait à leur mariage lui assurerait encore mieux. Ensuite il entra dans les détails de son nouveau plan. Il se proposait, sans perdre un instant, de retourner à Londres : il la conjura, au nom de sa mère, de partir elle-même le lendemain matin de bonne heure, afin de pouvoir donner toute la soirée à madame Delvile ; osant se flatter que son intercession serait assez puissante pour l’engager à consentir à ce qu’il lui demandait, afin que tout fût prêt pour leur mariage. Après la cérémonie si long-temps désirée, il se devait rendre sur le champ en poste auprès de son père, et aurait au moins l’avantage de lui prouver