Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/50

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plus ancien ami expliquait clairement cet odieux mystère. Elle ne regardait la demoiselle Bennet, que comme un agent dont on s’était servi dans cette occasion, et n’était irritée que contre celui qui l’avait employée. Ce doit être M. Monckton, s’écria-t-elle ! lui que je connais depuis si long-temps, qui m’a servi de mentor, dans la probité duquel j’avais une si grande confiance, à qui j’ai eu recours dans mes tribulations et qui a dirigé presque toutes mes actions !… M. Monckton me trahir aussi honteusement, aussi cruellement ! abuser d’une confidence que mon estime pour lui m’avait arrachée ! s’en prévaloir pour me faire l’injure la plus sanglante ! Elle ne douta plus que ce ne fût aussi lui qui l’eût desservie auprès de M. Delvile. Il n’était pas possible qu’elle eût deux ennemis dans le monde aussi acharnés contre elle ; et celui qui avait montré assez peu de délicatesse pour oser, même au pied de l’autel, interrompre une cérémonie