Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/73

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aidés à le rapporter chez lui. On a d’abord cru qu’il était mort, et ses domestiques m’avaient arrêté : ayant cependant ensuite donné quelques signes de vie, et mon ami M. Biddulph, que j’avais fait avertir, étant venu sur ces entrefaites, on m’a laissé la liberté. C’est ainsi que s’est passé ce funeste combat, dont je venais vous rendre compte, espérant qu’il vous effrayerait un peu moins en l’apprenant de moi, que si vous en étiez informée par tout autre. Cependant les remords que j’ai éprouvés depuis que j’ai vu tomber cet infortuné, et l’idée que j’étais son meurtrier, le chagrin, la douleur, ou plutôt le repentir que j’avais en vous apportant une nouvelle aussi funeste, dont je prévoyais que vous seriez révoltée… vous à qui je ne voudrais jamais donner que des sujets de joie et de consolation… tout cela m’a si fort troublé, que je savais réellement moins que personne comment je devais m’y prendre pour vous préparer à un tel récit. Il s’arrêta. Cécile ne put rien