Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/83

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rant de ne point se laisser abattre par le chagrin, et d’avoir le plus grand soin de sa santé. Puisse la paix habiter avec vous, ma chère et tendre amie, ma chère et consolante Cécile ! Puisse-t-elle vous faire oublier ce cruel moment que je vous ai fait passer.

La terreur qu’elle avait éprouvée, les craintes que lui inspirait l’avenir, faisaient une telle impression sur son esprit, qu’incapable de penser elle ne savait ce qu’elle faisait. Henriette entra ; l’air et la situation de Cécile la surprirent ; les questions qu’elle lui fit, rendirent à cette dernière l’usage de ses facultés : mais épouvantée elle-même de son égarement, et persuadée qu’elle ne fermerait pas l’œil de toute la nuit, elle accepta les offres obligeantes que cette aimable fille lui fit de la passer dans son appartement. Cécile ne lui apprit cependant point ce qui était arrivé : elle ne savait que trop que ce récit ne servirait qu’à l’affliger inutilement. Ce fut une grande satisfac-