Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/88

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Madame, est celui que vous portiez quand vous étiez encore fille. Quand j’étais encore fille ? s’écria-t-elle avec surprise. — N’êtes vous pas mariée, Madame ? — Mariée Monsieur ? répéta-t-elle en rougissant extrêmement. — C’est, Madame, le nom de votre mari que j’entends vous demander. — Et de quelle autorité, Monsieur, dit-elle aussi surprise qu’irritée, me faites-vous ces questions singulières ? — Je suis envoyé, Madame, par M. Eggleston, qui, en vertu du testament de votre oncle, est, après vous, le plus proche héritier de cette terre, au cas que vous vinssiez à mourir sans enfants, ou à changer de nom en vous mariant. Je me flatte, Madame, que vous conviendrez du droit qu’il a de prendre des informations à cet égard, et je vous préviens qu’il me l’a transféré par une procuration en bonne et due forme. L’embarras et la confusion de Cécile furent alors inexprimables ; elle ne savait ce qu’il convenait de faire, s’il fallait avouer, ou nier ; elle ne pouvait imaginer par