Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/93

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vivait dans une terre qui ne lui appartenait plus, et dont elle serait obligée de rendre compte, puisque par le testament de son oncle, dès que son mari refusait de prendre son nom, elle perdait, à dater du jour de son mariage, tous les droits à la succession, qui passaient à la famille Eggleston. Le plan de Delvile et l’espoir du secret les avaient empêchés de s’occuper sérieusement de cet objet, et cette découverte inattendue la mettait à la discrétion de ses parents.

La première idée qui lui vint, fut d’envoyer un exprès à Delvile, pour lui demander ce qu’elle devait faire ; mais elle craignait sa trop grande vivacité, et elle était presque certaine qu’au même instant qu’il la saurait dans l’embarras, rien ne pourrait l’empêcher de revenir, quels que fussent les risques qu’il courût. C’est pourquoi elle n’osa hasarder cette démarche, et préféra de souffrir patiemment tous les inconvénients auxquels elle serait en butte, plutôt que d’exposer Delvile à de nouveaux périls,