Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/95

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homme dont le père abhorrait ce mariage, et dont la mère allait être la victime de la chaleur avec laquelle elle s’y était d’abord opposée, et qui lui-même ignorait encore s’il pourrait jamais rentrer dans sa patrie !

À des circonstances aussi terribles se joignait le désagrément de redouter qu’on ne la mît hors de sa maison avant qu’elle eût le temps d’en trouver une autre pour s’y retirer.

Quel parti prendre ? Après s’être long-temps tourmentée à chercher quelque expédient, ou à former des projets, elle fut enfin obligée de se contenter de rester tranquillement où elle se trouvait, jusqu’à ce qu’elle eût des nouvelles de Delvile ou de sa mère, ou qu’elle pût lui apprendre que M. Monckton était mieux. Voyant que les difficultés ne faisaient qu’augmenter, elle s’arma de courage pour les surmonter : elle se rappela la promesse qu’elle avait faite à Delvile de ne point se laisser abattre par le chagrin, et ce souvenir