Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/98

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venaient que du mariage que ce dernier avait contracté avec une de ses cousines, dont il n’avait point eu d’enfants ; et loin qu’il eût jamais eu pour lui la moindre considération, il n’en avait fait mention dans son testament, pour succéder à Cécile, dans le cas où elle mourrait avant de s’être mariée, ou qu’elle changerait de nom, que parce qu’il aurait souhaité que ni l’un ni l’autre n’arrivât. Cet homme avait une grosse famille ; ses fils étaient dissipateurs et prodigues ; elle ne prévoyait que trop leur avidité et leur impatience à se mettre en possession de l’héritage de son oncle, et que, supposé que le père consentît à différer encore de quelques jours, ses enfants tâcheraient de s’opposer à ce délai. Cependant, comme le sacrifice auquel elle était résolue devait nécessairement leur en assurer bientôt la propriété, elle voulut en agir de bonne foi avec eux, et avoua dans sa lettre son mariage, demandant seulement le secret, et en-