Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/223

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fait quelques excuses de ce qu’il nous gêneroit, il s’assit entre miss Mirvan et moi.

Le capitaine ne se fut pas plutôt apperçu de cet arrangement, qu’il s’approcha de la portière, en s’écriant : « Comment, sans nous en avoir demandé la permission ! Voilà sans doute une coutume française ; mais voulez-vous que je vous en montre une à l’anglaise » ? Et, prenant M. Dubois par la main, il le fit sauter à bas de la voiture.

M. Dubois tira aussi-tôt son épée pour venger cet affront, et le capitaine leva sa canne pour se défendre. Madame Mirvan se jeta entre les deux combattans, et elle pria son mari de rentrer dans la maison. Toutes ses représentations furent inutiles : le Français crioit à haute voix, dans sa langue, qu’il demandoit raison de l’offense ; et M. Mirvan lui répondoit en anglais par des juremens. Madame Mirvan vint cependant à bout d’appaiser M. Dubois : il se montra le plus sage, et se retira après nous avoir souhaité un bon voyage.

La dispute recommença de plus belle entre le capitaine, et madame Duval, et il fallut encore l’entremise de madame Mirvan pour mettre d’accord ces deux