Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/245

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ment de repos ; ce seul objet absorbe toutes mes pensées.

Intéressée comme je le suis à présent au succès de cette affaire, je regrette sincèrement que ce plan ait été formé ; il est impossible qu’il puisse tourner à mon avantage : ou je serai arrachée d’entre les bras de celui qui jusqu’ici m’a tenu lieu de père, ou j’aurai le malheur d’être convaincue que je suis rejetée pour toujours par celui qui a des droits naturels à ce titre, titre si cher que je ne prononce jamais sans que mon cœur soit embrasé de tout le feu de la tendresse filiale.

Ce projet cause ici des contestations perpétuelles. Le capitaine Mirvan et madame Duval se querellent, selon leur coutume, chaque fois qu’il en est question : je suis trop occupée de mes propres idées pour faire attention à leurs débats. Mon imagination me présente à tout moment des scènes nouvelles : tantôt je crois embrasser un père tendre et compatissant qui m’ouvre son cœur, dont, hélas ! j’ai été bannie trop long-temps ; je me peins son repentir et ses larmes, je l’entends invoquer les cendres de ma mère, et lui demander grace — Tantôt il me semble le voir jeter sur