Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/247

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long-temps ; mais le motif qui m’engage à vous écrire est trop sérieux pour que je puisse perdre le temps en excuses : je deviendrois d’une longueur insupportable.

Vous devinez probablement déjà le sujet dont j’ai à vous entretenir. Vous connoissez l’estime que j’ai eue pour M. Evelyn et sa fille ; leur souvenir, et le bien-être de leur famille, continuent toujours à m’être également chers.

J’avoue que je suis un peu embarrassée sur la manière d’entamer l’objet que je me propose de traiter avec vous ; mais comme je crois que, dans des affaires de cette nature, la franchise est essentiellement nécessaire pour établir une heureuse intelligence entre les parties intéressées, je me dispense d’un cérémonial pointilleux, et je vais droit au fait.

Je suppose, monsieur, qu’il seroit superflu de vous dire que votre fille est toujours dans le Dorsetshire, et qu’elle habite encore dans la maison de M. Villars, où elle est née ; il est vrai que, jusqu’ici, personne ne s’est informé d’elle ; mais nous présumons que les recherches que vous n’aurez pas manqué de faire à son égard, nous auront échap-