Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/280

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pas à propos de se montrer ; mais ils voulurent du moins contempler encore une fois cet ouvrage, et ils se cachèrent pour avoir le plaisir de voir passer madame Duval.

Elle se mit d’abord au lit, et prit quelques rafraîchissemens. Lady Howard et madame Mirvan eurent la complaisance de rester avec elle pour écouter le récit de ses malheurs. Miss Mirvan et moi nous nous retirâmes dans notre chambre : ainsi finit cette fatale journée.

La satisfaction du capitaine pendant le souper étoit sans bornes ; il s’applaudissoit du bon succès de son plan. J’en ai parlé cependant à madame Mirvan avec toute la franchise à laquelle ses bontés m’autorisent, et je l’ai priée de remontrer à son époux la dureté de ses procédés. Elle m’a promis de saisir la première occasion pour lui en faire des reproches ; et elle s’en seroit acquittée sans délai, si les dispositions actuelles du capitaine avoient permis d’espérer le moindre effet de ses représentations. En attendant, si l’on machinoit encore quelque nouveau dessein pour tourmenter la pauvre madame Duval, je ne demeurerai sûrement pas spectatrice indifférente. Si j’avois pu prévoir que l’on en