Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/304

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de vous donner de mauvais conseils par méchanceté, vous devez pourtant être sur vos gardes, et vous défier de son peu de jugement. Accoutumez-vous à juger et à agir par vous-même ; et si l’on vous proposoit des démarches ou des projets incompatibles avec votre devoir, rejetez-les hardiment, et ne risquez point, par une trop grande facilité, d’encourir la censure du public, et de vous préparer des regrets pour l’avenir.

Ayez des attentions pour madame Duval ; mais fuyez autant que vous pourrez ses sociétés : les personnes qu’elle fréquente ne sont ni d’un rang, ni d’une éducation à vous faire honneur. Souvenez-vous, mon Évelina, qu’une bonne réputation est ce qu’une femme a de plus cher au monde ; mais aussi rien de plus délicat et de plus fragile ! la moindre tache suffit pour la flétrir.

Adieu, mon enfant ; je ne retrouverai le repos que dans un mois.

Arthur Villars.