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son frère et M. Brown, pour des spectacles obscurs que je n’ai jamais entendus nommer ; M. Branghton père, pour les jets d’eau de Sadler ; et M. Smith, pour le Vauxhall. Après que tout le monde eut prononcé, M. Smith me demanda ma voix, qui devoit être décisive. Comme M. Macartney n’étoit entré pour rien dans cette délibération, je résolus de lui faire politesse, et de lui prouver que j’étois d’une meilleure trempe que le reste de cette société, je remarquai pour cette raison que les suffrages n’étoient pas complets.

M. Branghton eut la brutalité de me répondre qu’il ne voyoit pas lequel pouvoit nous manquer, à moins que je n’eusse envie de prendre celui du chat.

« Non, monsieur, répliquai-je ; c’est celui de M. Macartney que je souhaite, s’il veut bien consentir à être des nôtres ».

Ils partirent tous d’un éclat de rire immodéré, et moi j’étois si indignée de cette conduite révoltante, que je dis à M. Dubois que s’il ne vouloit pas me suivre, j’appellerois une voiture pour me retirer seule.

M. Dubois consentit d’abord à m’accompagner, malgré les efforts que