Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/381

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roit de se retirer. Il s’approcha de moi, qui, pendant toute cette scène, étois demeurée spectatrice indifférente ; et après m’avoir demandé si je lui permettrais du moins d’informer mes amis de Howard-Grove qu’il m’avoit laissée en bonne santé, il ajouta d’un ton de voix plus bas : « De grace, ma chère miss Anville, qui sont ces gens ? par quel hasard vous trouvez-vous dans de telles liaisons » ?

Je lui répondis haut qu’il ne me restoit qu’à le prier de présenter mes civilités à la famille Mirvan. Il s’en alla de très-mauvaise humeur ; je suppose qu’il ne se pressera pas trop à répéter ses visites.

Madame Duval se félicite beaucoup d’avoir tiré de son ennemi une vengeance aussi éclatante, et elle promet un traitement tout aussi humiliant au capitaine Mirvan, à la première occasion. M. Smith est un peu inquiet de s’être moqué d’un baronnet, et il nous déclara qu’il auroit été plus circonspect s’il l’avoit d’abord connu. Le jeune Branghton regrette de ne pas lui avoir demandé sa pratique, et sa sœur nous assure qu’elle l’avoit d’abord pris pour un homme de distinction. Tout cela est très-fort dans le goût de mes personnages, tels que je vous les ai dépeints.