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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/117

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le craignois. Nous sommes dans un pays délicieux ; les plus beaux environs, un air pur et un temps favorable, contribueront à me rendre la santé : je me sens déjà beaucoup mieux, relativement aux indispositions du corps, s’entend.

Je ne puis vous exprimer avec quel regret je me suis séparée du respectable M. Villars. Ce n’étoit plus le voyage de Howard-Grove : alors j’étois tout entière à mes espérances ; je pleurois, et j’étois contente ; je m’inquiétois de le quitter, et je pressois en même temps mon départ. Les circonstances ne sont plus les mêmes aujourd’hui ; nulle sensation agréable ne se mêloit à mes soucis ; plus d’espérances, plus d’attentes. Je quittois ce que j’avois de plus cher au monde, et cela, pour un motif qui, j’ose le dire, m’intéresse peu, pour le rétablissement de ma santé. Encore si c’eût été pour aller voir ma douce Marie et sa mère j’aurois eu moins de peine à me séparer de lui.

Madame Selwyn a pour moi mille attentions obligeantes ; c’est une femme adroite : mais on seroit tenté d’accuser son intelligence d’être un peu trop mâle. Il est fâcheux que ses manières méritent