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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/125

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mylord ; s’il plaît à madame de réserver toutes ses faveurs pour vous, pourquoi voulez-vous me les faire partager par force » ?

Madame Selwyn. « Ne craignez rien, messieurs ; je ne suis point une femme romanesque, et il n’est point question ici de faveurs, ni pour l’un ni pour l’autre ».

Le lord continua à m’interroger : «Avez-vous été malade depuis que je vous ai vue » ?

« Oui, mylord ».

« Je l’aurois deviné ; vous avez mauvais visage, et c’est vraisemblablement la raison pour laquelle j’ai eu tant de peine à vous retrouver ».

Madame Selwyn. « Voilà une découverte, mylord, qui ne me semble pas un chef-d’œuvre de galanterie ; il y auroit eu moyen, je crois, de l’annoncer d’une manière un tant soit peu plus polie ».

Le Lord. « Au diable ! si j’y résiste : cette femme ne me passe pas un seul mot. Allons, Coverley, entreprenez-la, je vous en prie ».

Celui-ci s’en excusa ; et le lord m’ayant demandé si j’avois coutume de venir tous les matins à la fontaine, je lui répondis