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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/149

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m’ait promis qu’il renoncera à cette partie ; c’est le seul moyen de m’épargner une bonne maladie ».

Mylord Orville. « Il ne sera pas si difficile d’ajuster ce différend ; et si ces messieurs ne sont pas d’humeur à se désister de leur gageure, ils peuvent la faire dépendre de quelque autre entreprise moins dangereuse. C’est une complaisance qu’ils doivent aux dames ».

Cette proposition fut généralement appuyée, et mylord Merton, aussi bien que M. Coverley, y acquiescèrent ; on convint que ce débat seroit finalement ajusté après le dîner.

« Me voilà de nouveau, reprit madame Selwyn, brouillée avec les phaétons, quoique mylord Orville m’en ait presque fait revenir le goût ».

« Mylord Orville ! s’écria M. Coverley : eh, bon Dieu ! il est plus prudent, plus timide qu’une vieille femme ; je me fais fort de devancer son phaéton avec une charrette ».

Cette turlupinade divertit d’autant plus la société, que M. Coverley y joue le rôle de plaisant.

« Peut-être, repartit madame Selwyn, M. Coverley ignore-t-il pour quelle raison mylord Orville est si prudent ».