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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/166

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pour me consoler et pour m’assister. J’ai accepté ses secours ; oui, j’ai été capable de cet effort, et mon premier devoir est de m’acquitter envers celle qui, par ses bienfaits, m’a soutenu dans le malheur. Voici, madame (et il me présenta un rouleau de papier), voici la seule partie de mes obligations qui puisse être acquittée ; je vous en ai de plus essentielles, mais elles ne peuvent être payées que par ma reconnoissance, et à ce prix je consens volontiers à rester votre débiteur pour toute la vie ».

Je lui témoignai combien je prenois de part à ce retour de sa fortune ; mais je le priai en même temps de me laisser le plaisir d’être de ses amies, et de me dispenser par conséquent de recevoir le remboursement de mes avances, avant que ses affaires fussent entièrement rétablies.

Pendant que nous discutions ce point, j’entendis la voix de mylord Orville, qui demanda au jardinier s’il ne m’avoit pas vue ? J’ouvris la porte, et le lord, étonné de me trouver là, me dit avec une espèce de vivacité : « Êtes-vous sortie seule, miss Anville ? Le déjeûné est servi depuis long-temps, et on vous a cherchée de tous côtés dans le jardin ».

« Vous êtes bien bon, mylord ; mais