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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/175

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cord avec moi-même ; mais je ne finirai pas encore ma lettre avant que tout ceci soit tiré au clair.

Le 25 septembre.

Je me suis levée de grand matin, et après avoir ruminé différens plans, après avoir été long-temps en suspens si je verrois M. Macartney, ou si je lui manquerois de parole, j’ai arrêté enfin que je serois exacte au rendez-vous, mais qu’en même temps cette entrevue seroit aussi courte que possible, et décidément la dernière.

Tel fut le résultat de mes délibérations ; mais je n’étois pas encore sûre de mon fait, et je ne traversai le jardin qu’en tremblant. Jugez de mon émotion, lorsqu’en ouvrant la porte le premier objet qui frappa ma vue fut mylord Orville. Il étoit décontenancé lui-même, et il me dit en balbutiant : « Pardonnez, madame, — je ne m’attendois pas, — je ne pouvois pas m’imaginer — que je vous rencontrerois ici d’aussi bonne heure ; — si je m’en étois douté, je n’y serois point venu ». Et, après m’avoir saluée fort à la hâte, il passa outre.

Sans savoir ce que je faisois, je voulus