Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/189

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possible, pour peu qu’il paroisse difficile.

Telles ont été jusqu’ici les espérances dont je me suis flatté ; mais aujourd’hui que vous avez revu mylord Orville, que vous êtes liée avec lui plus que jamais, il ne m’est plus permis ni de me taire, ni de feindre.

Ouvrez donc les yeux, mon enfant, sur les dangers qui vous environnent : cherchez à éviter les maux dont vous êtes menacée, — maux qu’un cœur tel que le vôtre redoute certainement, puisqu’ils lui préparent des remords cuisans et un repentir douloureux. Faites un effort pour retrouver votre repos, qui, je ne le vois que trop, hélas ! n’est établi que sur la seule présence de mylord Orville. Cet effort sera pénible ; mais croyez-en mon expérience, il est indispensable.

Il faut quitter le lord ! — Sa vue est funeste, et sa société est le tombeau de votre tranquillité future. — Il m’en coûte, ma chère Évelina, de vous annoncer cette résolution sévère ; mais j’en entrevois trop la nécessité pour balancer un instant.

Si nous pouvions faire fond sur la façon de penser de mylord Orville, si