Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/25

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connoissances le voyoit danser avec une vieille femme.

Je jouis de nouveau de quelques momens de tranquillité ; mais ce bonheur ne dura pas long-temps. Un jeune écervelé vint me demander la faveur d’une danse. Sur mon refus il devint si importun, que j’eus besoin de tout mon sérieux pour me débarrasser de lui.

La même proposition me fut répétée par plusieurs jeunes gens, dont l’extérieur et le langage me firent mal augurer de leur éducation et de leurs mœurs. Ma situation étoit très-désagréable ; j’étois restée seule, et cette circonstance n’étoit guère propre à tenir ces messieurs en respect. Je fis tout ce que je pus pour écarter les soupçons qu’on auroit pu former ; et, pour mieux réussir, je pris un air de fierté et de gravité qui en imposoit à tout le monde, et qui vous auroit sûrement amusé, monsieur.

Je n’eus pas trop sujet de me réjouir du retour de ma société. M. Smith recommença ses instances pour m’engager à danser avec lui, et madame Duval m’annonça qu’elle alloit se mettre en jeu, et dès qu’elle eut arrangé sa partie, elle nous quitta.

Je ne vous rapporterai point la suite