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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/282

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que non, et alors il me demanda la permission de me suivre en ville :

« Qu’osez-vous proposer, mylord » ?

« Oui, je veux que nos liaisons soient connues le plutôt possible ; je dois cette attention à votre délicatesse, et le public verra du moins que vous n’étiez pas faite pour écouter tel et tel soupirant indigne de vous ».

« Ce seroit donc m’exposer de nouveau aux censures de ce même public, si je souscrivois à votre demande ».

« Et n’est-il pas juste que je hâte l’instant heureux où les scrupules, les convenances ne mettront plus d’obstacle à notre union, où il me sera permis d’être à vous pour toujours, de ne plus vous quitter ?

Je passai cet argument sous silence, et mylord Orville me répéta combien il desiroit d’être du voyage.

« Ce que vous exigez, mylord, est absolument impossible, et n’est pas même en mon pouvoir. Le voyage que je vais entreprendre me privera vraisemblablement de la liberté d’agir par mes propres volontés ».

« Je ne comprends pas trop ce que vous voulez dire ».

« Je ne saurois m’expliquer davantage