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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/302

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prise de se servir de son nom. Le lord reçut ce compliment assez froidement ; et n’ayant pas jugé à propos d’y répondre, M. Macartney prit congé de nous.

Dès qu’il fut loin, mylord Orville entra en conversation : « N’ai-je pas abrégé la visite de M. Macartney » ?

« Point du tout, mylord ».

« Je m’étois flatté de rencontrer miss Anville dans le jardin, — mais j’ignorois qu’elle eût d’autres engagemens ».

Avant que j’eusse le temps de répondre, un domestique vint m’avertir que la chaise de poste étoit prête, et que madame Selwyn m’attendoit. Je lui fis dire que j’irois la joindre dans l’instant, et effectivement je voulus sortir ; mais mylord Orville m’arrêta avec vivacité. « Est-ce ainsi, miss Anville, que vous me quittez » ?

« Que puis-je y faire, mylord ? peut-être une occasion plus favorable. — Non, madame, ceci en est trop, malgré tout le flegme de ma philosophie. Et où trouverai-je cette belle occasion que vous me faites espérer ? La chaise n’est-elle pas à la porte ? n’êtes-vous pas sur votre départ ? ai-je pu savoir seulement où vous comptez vous rendre » ?