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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/321

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fait tout ce que j’ai dû pour venger la mémoire d’une épouse infortunée. J’ai pris soin de l’éducation de sa fille, je l’ai adoptée pour mon héritière légitime ; si vous pouvez, madame, m’indiquer des moyens plus efficaces pour m’acquitter de ma dette, et pour justifier la réputation de feu lady Belmont, faites-moi la grace de m’en instruire, et je les mettrai volontiers en usage, quelque choquans qu’ils puissent être d’ailleurs pour mon caractère ».

« Tout ce récit est fort beau en apparence ; mais j’avoue que je n’y comprends rien, et qu’il surpasse ma conception. En tout cas, je ne vois pas ce qui peut vous empêcher de consentir à voir cette jeune demoiselle ».

« Je ne m’y oppose pas non plus ».

« Paroissez donc, ma chère, s’écria-t-elle en ouvrant la porte, venez et montrez-vous aux yeux de votre père. À ces mots elle me retira toute tremblante de la chambre où j’étois restée cachée. Je voulus lui faire résistante, mais sir Belmont fut le premier à s’avancer vers moi, et je me trouvai en sa présence sans presque le savoir ».

Quel moment pour Evelina ! — Je poussai un cri involontaire, et en cou-