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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/354

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bien éloigné, sois en sûre, et prends bonne opinion de moi. — Mylord Orville s’est conduit généreusement envers toi, — j’espère que tu seras heureuse avec lui. Dieu te bénisse, mon Évelina ! — aime-moi, si tu le peux, — ou du moins ne me hais pas ; tâche de me conserver une dans ton cœur, et n’oublie point que je suis ton père ».

Je ne vous parle pas, monsieur, de mon émotion ; elle ne pouvoit guère aller plus loin. Mon père m’embrassa de nouveau, me donna sa bénédiction, et se précipita hors de la chambre sans que je pusse le retenir ; il me laissa noyée dans mes larmes.

Vous, monsieur, qui avez tant de bontés pour votre Évelina, vous comprendrez aisément combien j’ai souffert dans cette entrevue. Je prie le ciel de mettre une prompte fin aux remords qui accablent mon père, et de rendre la paix à son cœur.

Dès que je fus dans une assiette un peu plus tranquille, j’allai rejoindre mylord Orville, qui m’attendoit avec une extrême impatience. Je fus témoin d’une nouvelle scène attendrissante ; M. Macartney m’informa que mon amant venoit de régler le sort de l’infortunée