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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/366

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Je ne vous dis rien de la conversation que j’eus avec mon amie ; vous devinez aisément quel en fut le sujet.

Nous nous arrêtâmes devant un grand hôtel, où nous fûmes obligés de demander une chambre. Lady Louise étoit déjà fatiguée à mourir ; elle avoit besoin de prendre quelques rafraîchissemens avant que de commencer nos promenades.

Dès que nous fûmes rassemblés, le capitaine m’entreprit avec sa politesse ordinaire : — « Eh bien ! miss Belmont, je vous fais mon compliment : on me dit que vous êtes déjà brouillée avec votre nouveau nom ».

« Pas que je sache, monsieur ».

« Et pourquoi êtes-vous donc si pressée de l’échanger » ?

« Miss Belmont ! répéta M. Lovel d’un air fort étonné, peut-on savoir sans indiscrétion de qui on parle ? N’ai-je pas toujours compris que mademoiselle s’appeloit Anville » ?

Le capitaine. « Par la sambleu ! j’ai quelque idée, monsieur, de vous avoir vu autrefois. N’êtes-vous pas, par hasard, cet honnête homme qui avoit passé toute une soirée au spectacle sans savoir quelle pièce on donnoit » ?