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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/370

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M. Lovel. « En vérité, madame, vous êtes fort honnête ».

Le capitaine. « Mais dites-moi un peu, monsieur, vous êtes-vous jamais plongé par ici » ?

M. Lovel. « L’expression n’est pas des mieux choisies ; — mais si vous demandez si j’y ai pris le bain, je vous dirai que cela m’est arrivé assez fréquemment ».

Le capitaine. « Et à quoi bon, si l’on ose le savoir, cette immense frisure ? Votre tête par elle-même me paroît assez bien graissée pour revenir sur l’eau ».

Madame Selwyn. « Oui ; d’autant plus que la partie la plus légère est toujours celle qui surnage ».

Le capitaine. « Vous décidez trop tôt, madame ; et pour savoir si monsieur est plus leste de la tête, ou des talons, il faudroit que nous le vissions militaire. En attendant je parie dix guinées contre un schilling que je le culbute d’un seul coup de main, et le fais sauter dans l’étang la tête la première ».

Mylord Merton. « Va, je tiens la gageure ».

Le capitaine. « Oui dà ! — eh bien !