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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/87

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prit me rende incapable, pour le moment, d’apprécier, comme je le voudrois, les bienfaits de la Providence.

Je cherche en vain à mettre de l’ordre dans ce que j’écris : mes idées sont trop confuses aujourd’hui.

Le local influe bien peu sur notre bonheur ! Je m’étois flattée, qu’une fois rendue à Berry-Hill, je retrouverois la tranquillité ; mais je me suis trompée, et jusqu’ici le repos n’a rien de commun avec votre Évelina.

Je rougis de cet aveu. Excuserez-vous, Marie, le sérieux de cette lettre ? Mais je m’impose une contrainte si violente vis-à-vis de M. Villars, que j’ai cru devoir la quitter en m’entretenant avec vous. Adieu, ma chère miss Mirvan.

J’ajoute encore un mot ; ne vous laissez point abuser par le ton de cette lettre : n’imputez à personne la mélancolie dont je m’accuse ; ne vous imaginez point que mon cœur est trop facile à recevoir des impressions : c’est à moi seule, et non à des causes étrangères, qu’il faut attribuer la situation où je me trouve. Rien n’est plus vrai ; croyez-en votre affectionnée

Évelina.

P. S. Je vous supplie de faire agréer