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par le changement du n en m, changement dont le pali offre encore d’autres exemples. L’erreur vient de ce que, dans les manuscrits palis-siamois, l’anousvâra n’est que très-légèrement indiqué, souvent même totalement supprimé. Cette correction porte également sur toutes les finales des noms en a, et très-probablement aussi des noms en i et en ou. En voici quelques exemples :

Tasmim samâgame (sect. I, 31), « dans cette assemblée, »

Tasmim mate (sect. VIII, 4), « lui mort. »

Tasmim matasmim manoudjâdhipasmim (sect. IX, 29) « ce prince étant mort. »

Tasmim sîhapoure tassa sîhabâhoussa râdjino (section VIII, 6), « dans cette ville de Sihapoura, appartenant au roi Sîhabâhou. » Sîha est l’altération du samscrit sinha, lion.

Tasmim khane râdjagehe djâto hoti koumârako (sect. XII, 46), « dans ce moment, dans le palais du roi, est né un jeune enfant. »

Tasmim dine mahârâdjâ sabbâlamkârabhoûsito (sect. V, 181), « dans ce jour le grand roi fut décoré de tous ses ornemens. »

Les auteurs de l’Essai (p. 108) ont parlé de l’altération que subit cette désinence asmim, dont le m final se retranche, le s se change en h et se déplace, d’où l’on a amhi. Ce fait est une des nombreuses preuves de la postériorité du pali à l’égard du samscrit. Car la lettre s, qui tient quelque chose de l’aspiration, tend à la longue à se changer en h. Un grand