Page:Burnouf, Lassen - Observations grammaticales sur quelques passages de l’essai sur le pali.djvu/27

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Quoiqu’il semble naturel de dériver cette forme de la précédente, par la suppression de la syllabe , cependant l’analogie de ces tems palis avec adât et abhoût, met sur la voie de leur origine. Ils la doivent à la suppression de la consonne finale. Quant à la racine kri, le ri est changé en a, suivant l’usage du pali, et cet a est allongé. On a un exemple de cet allongement dans les formes akâsi, samscrit akârchît, il fit ; kârapesi (sect. V, 93), il fit faire : kâresi, autre forme du causatif, plus commune que la précédente, et qu’il faut écrire avec un â long, quoique les auteurs de l’Essai (p. 135) lisent karesi ; enfin, dans la forme akârayi, indiquant que la racine kri suit le thème de la dixième conjugaison samscrite. Le pali, dans l’allongement de la voyelle ri en âr (vriddhi de ri, suivant la théorie indienne), suit l’analogie du samscrit. Je n’ai pu trouver pour le pluriel que adoum, ils donnèrent. Akaroum, que l’on rencontre quelquefois, est peut-être le pluriel de akâ ; mais l’analogie semble demander akoum.

Il paraît que des racines, autres que celles dont nous venons de parler, prennent cette désinence â. Ainsi gam, aller, fait agâ dans les exemples suivans :

Sakesaram sîhasîsam âdâya so pouram agâ (sect. VI, 31), « ayant saisi la tête du lion par la crinière, il alla dans la ville. »

Samghena nabham ouggantvâ djamboudvîpam djino agâ (sect. XV, 211), « étant monté dans les airs avec sa troupe, Bouddha alla dans le Djamboudvîpa. »

Tato koumbalavaram tam mahâdîpam tato agâ