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ment. Les exemples qu’ils allèguent prouvent cette proposition, mais j’en trouve dans le Mahâvamsa qui la contredisent. Ainsi il n’est pas rare de voir des troisièmes personnes formées autrement que par l’addition de soum ; par exemple, la racine bhâch, qui fait abhâsi et abhâsiyoum, ils parlèrent.

Pitouno vatchanam soutvâ pitaram te abhâsiyoum (sect. V, 196), « ayant entendu le discours de leur père, ils lui parlèrent ainsi. »

On voit de plus que cette forme est susceptible de recevoir l’augment. De même poutchtchhi, il demanda, est donné dans l’Essai sans augment ; il le porte cependant dans cet exemple du Mahâvamsa : Thero dhammam apoutchtchhi so (sect. III, 33), « ce chef demanda la loi. » Bhoûmipâlo apoutchtchhi tam (s. XV, 26), « le roi l’interrogea. » Kim pamânannou karomîti apoutchtchhi tam (sect. XVIII, 25 ), « quelle preuve donnerai-je ? demanda-t-il. » Quant à la terminaison du pluriel abhâsiyoum, on remarquera que oum est la vraie désinence du pluriel, qui jointe à l’i du singulier fait youm, devant lequel on insère un i, suivant l’analogie du pali (Essai, p. 93 et 94). On en trouve encore un exemple dans le pluriel anousâsiyoum, ils ordonnèrent. Si les formes otari, otaroum, du verbe trî, avec la proposition ava, traverser ; visi, visoum, de vish, pénétrer, doivent rentrer dans ce thème, elles prouvent que la troisième du pluriel est indifféremment isoum, iyoum et oum. Une autre forme de l’aoriste, oubliée par les auteurs de l’Essai, se trouve dans le mot avotcha, correspondant évidemment à l’aoriste irrégulier avochat :