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DU BUDDHISME INDIEN.

naturelle, il prétend savoir discuter sur la science. Il convient que celui qui sait discuter lutte avec celui qui en sait autant que lui, en opérant, au moyen de sa puissance surnaturelle, des miracles supérieurs à ce que l’homme peut faire [etc. comme ci-dessus, jusqu’à :] Qu’il nous soit donc permis de lutter avec le Çramaṇa Gâutama dans l’art d’opérer, au moyen d’une puissance surnaturelle, des miracles supérieurs à ce que l’homme peut faire.

Cela dit, Prasênadjit, le roi du Kôçala, parla ainsi aux Tîrthyas : Allez et attendez que j’aie vu Bhagavat. Alors Prasênadjit dit à un de ses gens : Va, et attelle promptement un bon char ; j’y monterai pour aller voir aujourd’hui même Bhagavat, afin de lui faire honneur. Oui, seigneur, répondit le domestique ; et ayant attelé promptement un bon char, il se rendit auprès de Prasênadjit ; et l’ayant abordé, il lui dit : Voici attelé le bon char du roi ; le moment fixé pour ce que le roi veut faire est arrivé. Alors Prasênadjit, roi du Koçala, étant monté sur ce bon char, sortit de Çrâvastî et se dirigea vers Bhagavat, dans l’intention de le voir, afin de lui faire honneur. Tant que le terrain lui permit de faire usage de son char, il s’avança de cette manière ; puis en étant descendu, il entra à pied dans l’ermitage. Se dirigeant alors du côté où se trouvait Bhagavat, il l’aborda ; et ayant salué ses pieds en les touchant de la tête, il s’assit de côté. Là Prasênadjit, le roi du Kôçala, parla ainsi à Bhagavat : Les Tîrthyas, seigneur, provoquent Bhagavat à opérer, au moyen de sa puissance surnaturelle, des miracles supérieurs à ce que l’homme peut faire. Que Bhagavat consente à manifester, au moyen de sa puissance surnaturelle, des miracles supérieurs à ce que l’homme peut faire, dans l’intérêt des créatures ; que Bhagavat confonde les Tîrthyas ; qu’il satisfasse les Dêvas et les hommes ; qu’il réjouisse les cœurs et les âmes des gens de bien !

Cela dit, Bhagavat parla ainsi à Prasênadjit, roi du Kôçala : Grand roi, je n’enseigne pas la loi à mes Auditeurs en leur disant : Allez, ô Religieux, et opérez devant les Brâhmanes et les maîtres de maison que vous rencontrerez, à l’aide d’une puissance surnaturelle, des miracles supérieurs à ce que l’homme peut faire ; mais voici comment j’enseigne la loi à mes Auditeurs : Vivez, ô Religieux, en cachant vos bonnes œuvres et en montrant vos péchés.

Deux fois et trois fois Prasênadjit, roi du Kôçala, fit à Bhagavat la même prière, en la lui adressant dans les mêmes termes. Or c’est une loi, que les Buddhas bienheureux doivent, pendant qu’ils vivent, qu’ils existent, qu’ils sont et qu’ils se trouvent dans la vie, accomplir dix actions indispensables. Le Buddha bienheureux n’entre pas dans l’anéantissement complet tant qu’un autre n’a pas appris de sa bouche qu’il doit être un jour un Buddha ; tant qu’il n’a pas