sont les vérités que je reconnus avec certitude. Voici l’existence ; voici la production de l’existence ; voici l’anéantissement de l’existence ; c’est là le degré qui conduit à l’anéantissement de l’existence : telles sont les vérités que je reconnus avec certitude. Voici la naissance ; voici la production de la naissance ; voici l’anéantissement de la naissance ; c’est là le degré qui conduit à l’anéantissement de la naissance : telles sont les vérités que je reconnus avec certitude. Voici la décrépitude ; voici la production de la décrépitude ; voici l’anéantissement de la décrépitude ; c’est là le degré qui conduit à l’anéantissement de la décrépitude : telles sont les vérités que je reconnus avec certitude. Voici la mort ; voici la production de la mort ; voici l’anéantissement de la mort ; voici le degré qui conduit à l’anéantissement de la mort : telles sont les vérités que je reconnus avec certitude. Voilà les peines, les lamentations, la douleur, le chagrin, le désespoir. C’est ainsi qu’a lieu la production de ce monde qui n’est qu’une grande masse de douleurs, [et ainsi de suite, jusqu’à :] et ainsi a lieu son anéantissement : telles sont les vérités que je reconnus avec certitude. Voici la douleur ; voici la production de la douleur ; voici l’anéantissement de la douleur ; c’est là le degré qui conduit à l’anéantissement de la douleur : telles sont les vérités que je reconnus avec certitude[1]. »
Reprenons maintenant la suite de ces termes, dans l’ordre où nous les présente le Lalita vistara, c’est-à-dire en partant de l’état actuel.
Celui que nous trouvons le premier et qui dans l’ordre de production est le dernier, c’est le Djarâmaraṇa, « la décrépitude et la mort. » Ce terme ne peut faire l’objet d’aucune difficulté ; seulement il marque nettement le point de départ de toute la théorie buddhique ; c’est bien de l’observation directe du grand fait de la destruction par la mort de tout ce qui a vie, qu’ils partent pour expliquer la génération de toutes choses. La décrépitude et la mort ont lieu, suivant les auteurs buddhistes, conformément au mode et au temps assigné pour chaque être[2]. Les philosophes Brâhmanes qui, en réfutant les Buddhistes, citent cette théorie de l’enchaînement successif des causes et effets, définissent de même la décrépitude et la mort, après laquelle a lieu le départ pour un autre monde, d’après la loi de la transmigration[3]. La première partie de ce terme composé, Djâra ou la décrépitude, la vieillesse, est, d’après les Buddhistes chinois[4] et les autorités brâhmaniques auxquels je fais allusion, la maturité de