Page:Burnouf - La Bhagavad-Gîtâ.djvu/107

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à l’écart, sans compagnie, maître de sa pensée, dépouillé d’espérances.

11. Que dans un lieu pur il se dresse un siège solide, ni trop haut, ni trop bas, garni d’herbe, de toile et de peau ;

12. Et que là, l’esprit tendu vers l’Unité, maîtrisant en soi la pensée, les sens et l’action, assis sur ce siège, il s’Unisse mentalement en vue de sa purification.

13. Tenant fermement en équilibre son corps, sa tête et son cou, immobile, le regard incliné en avant, ne le portant d’aucun autre côté,

14. Le cœur en paix, exempt de crainte, constant dans ses vœux comme un novice maître de son esprit, que le Yôgî demeure assis et me prenne pour unique objet de sa méditation.

15. Ainsi, toujours continuant la sainte extase, le Yôgî dont l’esprit est dompté parvient à la béatitude, qui a pour terme l’extinction et qui réside en moi.

16. L’Union divine n’est ni pour qui mange trop, ni pour qui ne mange rien ; elle n’est ni pour qui dort longtemps, ni pour qui veille toujours, Arjuna.