Page:Burnouf - La Bhagavad-Gîtâ.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

6. Il y a deux natures parmi les vivants, celle qui est divine, et celle des Asuras. Je t’ai expliqué longuement la première ; écoute aussi ce qu’est l’autre :

7. Les hommes d’une nature infernale ne connaissent pas l’émanation et le retour ; on ne trouve en eux ni pureté, ni règle, ni vérité.

8. Ils disent qu’il n’existe dans le monde ni vérité, ni ordre, ni providence ; que le monde est composé de phénomènes se poussant l’un l’autre, et n’est rien qu’un jeu du hasard.

9. Ils s’arrêtent dans cette manière de voir ; et se perdant eux-mêmes, rapetissant leur intelligence, ils se livrent à des actions violentes et sont les ennemis du genre humain.

10. Livrés à des désirs insatiables, enclins à la fraude, à la vanité, à la folie, l’erreur les entraîne à d’injustes prises et leur inspire des vœux impurs.

11. Leurs pensées sont errantes : ils croient que tout finit avec la mort ; attentifs à satisfaire leurs désirs, persuadés que tout est là.

12. Enchaînés par les nœuds de mille espérances, tout entiers à leurs souhaits et à leurs colères