Page:Burnouf - La Bhagavad-Gîtâ.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 39 —

de la mémoire, la perte de la raison ; et par cette perte, il est perdu.

64 Mais si un homme aborde les objets sensibles, ayant les sens dégagés des amours et des haines et docilement soumis à son obéissance, il marche vers la sérénité ;

65 De la sérénité naît en lui l’éloignement de toutes les peines ; et quand son âme est sereine, sa raison est bientôt affermie.

66 L’homme qui ne pratique pas l’Union divine n’a pas de science et ne peut méditer ; celui qui ne médite pas, est privé de calme ; privé de calme, d’où lui viendra le bonheur ?

67 Car celui qui livre son âme aux égarements des sens, voit bientôt sa raison emportée, comme un navire par le vent sur les eaux.

68 Ainsi donc, héros au grand char, c’est en celui dont les sens sont fermés de toute part aux objets sensibles, que la sagesse est affermie.

69 Ce qui est nuit pour tous les êtres, est un jour où veille l’homme qui s’est dompté ; et ce qui est veille pour eux, n’est que nuit pour le clairvoyant solitaire.