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Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/194

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tre de l’évangile de Saint-Jean, et ces paroles du Credo : « lumière issue de la lumière, » — Saint-Jérôme dit du Christ : « Quelque chose d’igné et de sidéral rayonnait dans ses yeux, et sa majesté divine luisait sur son visage » (in Matth. III.) — Dans l’Église copte qui possédait une des plus anciennes liturgies, la formule de bénédiction du disque appelait charbons ardents les particules de l’eucharistie sur la patène. — La Vierge, dans les Theotokia alexandrins, est qualifiée « d’encensoir qui a contenu le charbon vivant et vrai. » Les hymnes des églises d’Orient disent souvent que dans le pain eucharistique les mortels reçoivent un feu divin.

Quant aux peintures, aucune d’elles n’offre du Christ une image authentique ; les plus anciennes ne remontent pas au-delà de Constantin. A partir du second siècle, une controverse exista entre les docteurs, les uns prétendant qu’il était très beau, les autres qu’il était laid : Grégoire de Nysse, Jérôme, Ambroise, Augustin, Chrysostôme, Théodoret étaient pour la beauté ; Justin, Clément d’Alexandrie, Cyrille, pour la laideur. Irénée affirme que la figure de J.-C. est inconnue. Il est assez curieux de trouver déjà la même dissidence entre les chantres du Vêda. Le plus grand nombre exaltent la beauté d’Agni resplendissant, les autres l’appellent virûpa, c’est-à-dire difforme. Les poésies homériques offrent la même divergence au sujet d’Héphæstos (Vulcain) ; et vraiment les deux points de vue sont également acceptables.

De la théorie du Christ, de sa nature ignée sont nées, dans les peintures des catacombes, une foule de représentations allégoriques ou légendaires, dont ni l’archéologie chrétienne, ni la Bible, ne peuvent fournir l’explication. La légende des Mages n’est pas la moins curieuse : elle est déjà dans l’évangile de saint Mathieu,