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CHAPITRE XVIII


GRANDEUR ET CHUTE DES ORTHODOXIES


Les moyens de propagation employés par les orthodoxies se réduisent à trois : l’enseignement, les rites caractéristiques et les alliances. Là où l’enseignement a fait défaut, l’orthodoxie a manqué de son principal point d’appui, la classe sacerdotale n’a pu s’organiser en un véritable clergé. C’est ce qui eut lieu, par exemple, chez les anciens Hellènes et même chez les Latins : les collèges sacerdotaux y furent toujours très-multipliés et indépendants les uns des autres, même lorsqu’il y eut à Rome un souverain pontife et que le prince fut devenu une sorte de pape, de tsar ou de ministre des cultes. Mais lorsque les églises chrétiennes se formèrent et s’abouchèrent entre elles, que les conciles donnèrent aux articles de foi une expression décisive, l’orthodoxie s’accrut rapidement. L’unité de croyance fut puissamment soutenue par le mode d’enseignement religieux qui était suivi, et qui obligeait les néophytes à