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éléments dans la production de la vie. Il l’a installé sur l’autel ; il en a fait le grand Sacrificateur et le centre de la religion. S’il avait, comme les Égyptiens, construit de nombreux et solides édifices, faits de grandes pierres et tout ornés de peintures, de symboles et d’inscriptions, on parlerait peut-être des Soumirs autant que des habitants du Nil.


II. Babyloniens et Assyriens. — Nous ignorons aussi l’époque où les Sémites envahirent le pays des Fleuves, Nahamim, auquel les Grecs ont donné le nom de Mésopotamie, et asservirent les Soumirs. La civilisation accadienne était plus parfaite que la leur : car ils en adoptèrent presque tous les éléments. Toutefois, ils firent subir aux conceptions qu’ils trouvèrent chez les vaincus une sorte de déchéance qui les rapprocha des idées égyptiennes. Les Sémites n’ont jamais pu concevoir Dieu autrement que comme une personne ayant les attributs de l’humanité, agrandis et rendus plus redoutables.

Après la conquête, beaucoup de divinités gardèrent leurs noms accadiens. Quelques-unes prirent un autre nom, sans pour cela changer de nature. Il n’y eut pas d’abord un dieu suprême ; mais il se fit avec le temps une sorte de classement, dans lequel les divinités furent réparties en plusieurs groupes. Les Sémites admirent en outre quelques divinités dont on n’a pas jusqu’à présent trouvé les analogues parmi celles des Soumirs. L’Égypte aussi fournit son contingent.

Enfin il arriva, comme en Égypte, que le grand dieu de la dynastie régnante ou de la cité victorieuse devint le dieu principal de tout le pays pendant la durée de leur domination et que le nombre des grands dieux ne fut pas toujours le même. Dans les premières inscriptions babyloniennes le dieu principal est Anou, l’Ana