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furent un acheminement vers le monothéisme, rien de plus. La trinité d’Anou, Bel et Dagan comprenait en outre, Antou et les sept esprits mauvais, Belit, Davkina et ensuite Istar. Celle de Sin, Samas et Râmanou comprenait Goula, Aï et Allât, Ouroukh, Mardouk, Zarbanit et Nabou, Ninib, Nergal et Laz. Ninib et Nergal étaient les dieux kéroubim, dieu-taureau, dieu-lion, que l’on plaçait comme gardiens à l’entrée des villes et des palais, analogues à ceux qui, en Égypte, gardaient le coffre saint dans le sanctuaire.

Tout ce polythéisme est celui d’une religion naturaliste ; il n’y a rien d’historique ni d’humain dans ses légendes. On y trouve moins de symbolisme et plus de mythologie que chez les Égyptiens. L’esprit sémitique, en y introduisant une personnalité divine plus marquée que celle des dieux accadiens, a fait de cette religion un moyen terme entre le sémitisme pur et les doctrines âryennes.

Par exemple : Amar-oudouki, chez les Soumirs, était l’esprit de vie répandu dans toute la nature. Devenu Mardouk, il fut l’auteur de la vie, le créateur. Vivant lui-même et mortel, il eut son tombeau dans la ville de Babilou (Babylone), comme un roi défunt et divinisé.

La conquête assyrienne mit Asour au dessus de tous les dieux. Les conquérants ninivites étaient de même race que les Babyloniens, mais de race probablement plus pure, parce que ceux-ci avaient mêlé leur sang à celui des Soumirs qui n’étaient pas sémites. La civilisation mésopotamienne déchut encore d’un degré pendant les douze siècles que dura l’empire ninivite. Asour fut un dieu plus personnel que Maroudouk, un maître absolu du monde et des hommes. Il fut mis fort au dessus d’Anou et de Bel. Le roi fut un sultan (sil-tanou), titre assyrien qui veut dire celui qui commande