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grandes théories persanes et indiennes, avec le monothéisme des Sémites et la religion égyptienne, d’Amoun-râ dont la tendance à l’unité de Dieu était manifeste. La guerre médique (504), suivie des expéditions d’Agésilas, de Xénophon et d’Alexandre, fut pour eux ce qu’avait été peu auparavant (538) pour les Juifs la captivité de Babylone. Cette multiple influence de l’Orient se manifesta dans les œuvres des écrivains et les théories des philosophes. Zevs, comme Amoun-râ, tendit à devenir le dieu suprême et à absorber les autres divinités. Pendant que le peuple continuait d’adorer ses dieux et de célébrer leurs innombrables fêtes, l’unité du principe divin était déjà adoptée par les hommes instruits. On ne doit pas oublier que, dès le quatrième siècle, Platon avait défini Dieu τὸ αγαθὸν le Bien, et τὸ ἒν ὂν l’Unité existante ; et qu’Aristote, quelques années plus tard, l’avait défini νόησις νοήσεως νόησις, la Pensée qui se pense elle-même. Le polythéisme alla se discréditant et les esprits se trouvèrent préparés aux plus hautes conceptions, quand se présentèrent les prédicateurs chrétiens.