Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/13

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nous devons savoir qu’il faut auparavant, comme il avait lui-même commencé de le faire dans ses belles traductions de Manu, de la Çakuntalâ et du Gitagôvinda, demander aux textes mêmes les connaissances positives sans lesquelles la critique manque à la fois de base et d’objet.

Je ne prétends pas cependant me soustraire aux obligations qui sont imposées à celui qui traduit une composition encore aussi peu connue que le Bhâgavata, ni me dispenser de donner au lecteur les détails qu’il a le droit de demander sur la nature et la destination de l’ouvrage dont je lui offre les trois premiers livres ; c’est même parce que je comprends l’importance de ces obligations, que je remets le soin de les remplir à une époque où j’ai l’espérance de pouvoir le faire moins imparfaitement. Si le temps et ma santé me permettent de terminer cette traduction, je la ferai suivre d’un volume exclusivement consacré aux éclaircissements dont elle a besoin. Ces éclaircissements se composeront de notes destinées à l’explication du texte, et formant un commentaire perpétuel. Ces notes, que j’ai rédigées pour la plus grande partie en même temps que je composais la traduction, s’augmenteront encore, sans aucun doute, des renseignements que ne peut manquer de me fournir le progrès toujours croissant des études indiennes. Elles seront précédées de plusieurs dissertations, dans lesquelles j’examinerai les diverses questions de critique auxquelles peut donner lieu une composition de cette étendue. Ainsi, après avoir décrit et apprécié les manuscrits qui servent de base à mon édition, après avoir examiné le texte sous le rapport de la langue et du style, et traité des mètres divers que l’auteur a employés dans son poème, je ferai de ce poème une analyse détaillée, qui mettra clairement au jour le système de l’auteur et permettra de distinguer, d’une manière