la date et sur l’auteur probables du Bhâgavata, m’ont fourni Toccasion de signaler quelques-uns des matériaux qui entrent dans la composition de ce poëme, et de parier du style et de la forme dont fauteur les a revêtus. Je me trouve ainsi avoir répondu en partie à l’une des questions que je m’étais proposé d’examiner au commencement de cette préface : Qu est-ce que le Bhâgavata ? Il me reste cependant encore quelques observations à faire sur le sujet même et sur le caractère général de cet ouvrage. Le titre qu’il porte, celui de Bhâgavata, dérive du nom de Bhagavai, celle des épithètes de Krïchna que l’on regarde comme la plus élevée et la plus sainte. On sait que le chant philosophique du Mahâbhârata, où Krïchna, cette grande incarnation de Vichnu, expose sa doctrine, se nomme Bhagavadgîtâ, « le chant de Bhagavât ; » et il est permis de supposer que f existence de cette belle composition a dû influer sur le choix que fauteur du Bhâgavata, Vôpadêva ou tout autre, a £ait du titre qu’il a donné à son ouvrage. Le nom de Bhagavat, qui désigne le possesseur de toutes les perfections, convient bien, d’ailleurs, au héros que la tradition épique du Mahâbhârata nous représente comme le plus grand des Dieux. Le Bhâgavata est donc un Purâna consacré à la louange de Vichnu, envisagé sous son caractère le plus ^orieux et le plus complet. H se distingue ainsi d’un autre Bhâgavata, nommé spécialement le Dêvibhâgavata, dont f existence est constatée, non pas seulement parie troisième des traités dont j’ai donné plus haut la traduction, mais encore par la notice d’un manuscrit de ce Purâna même, qui se trouve dans la collection Mackenzie ^^ et par des portions considérables de cet ouvrage faisant partie de la collection de Colebrooke’^^ que l’on conserve
^ Wilson, Maek. CdL t. I, p. àj et 48. bibiiothèquedekCompagnie.etanenpoe^ Ce PuràjQa se trouve à Londres, dans la sède des portions considérables qui sont in s.