perspective ; ou plutôt les interprétations qu’il donne de la mythologie, la tiennent constamment à la hauteur d’une métaphysique dont les solutions ont tout autant de rigueur que celles que présentent les systèmes qui se donnent dans llnde pour des philosophies véritables. Dans le plan que s est tracé Tauteur, tout sert à son dessein, et la littérature brahmanique tout entière lui fournit des matériaux qu’il sait employer à l’expression de ses idées, comme à l’ornement de son langage.
Et ici paraît clairement le caractère vraiment encyclopédique de cette compilation, caractère qu’il est d’autant plus intéressant de constater, cju’il se concilie avec le mouvement animé et libre de la poésie. Avant le Bhâgavata, les Upanichads des Vêdas avaient résolu de plus d’une manière les vieux problèmes de l’existence de Dieu, de l’origine du monde, de la destinée de l’homme. Déjà d’antiques cosmogonies avaient établi le théâtre et créé les personnages de la mythologie. La liberté humaine avait fait, dans le système Sâmkhya, le premier essai qu’elle ait tenté peut-être chçz les Brahmanes, pour s’aflFranchir de l’autorité de la révélation. Les grandes et poétiques idées que le génie indien a si anciennement conçues de Dieu et de ses ouvrages, avaient déjà revêtu les symboles qui les expriment souvent avec tant d’originahté. En un mot, une longue culture avait tiré de ce sol fertile de l’Inde les fruits les plus divers, et le travail des siècles avait développé tous les germes que renfermaient déjà les premiers âges de la société brâhmanicpie. En présence de tant de richesses, l’auteur du Bhâgavata parait n’avoir éprouvé qu’un embarras, celui de ne pouvoir s’emparer de tout. Les Vêdas avec leurs idées et leur langage, le Mahâbhârata avec ses traditions héroïques et ses légendes, le Sâmkhya avec ses divisions et ses explications philosophiques, rentrent également dans le plan du