périeur, qui, lorsque Ardjuna jetant un regard sur les guerriers placés à la tête de l’armée opposée, se détournait par le sentiment de la faute qu’il allait commettre en tuant des hommes de sa race, dissipa son abattement par la connaissance de ce qu’est l’Esprit !
37. Qu’il soit mon salut, ce Bhagavat, ce Mukunda qui, manquant à sa parole et descendant rapidement à terre pour réaliser ce que j’avais promis moi-même, s’avança portant la roue de son char, dépouillé de son vêtement supérieur, et faisant trembler la terre sous ses pas, comme un lion qui attaque un éléphant,
38. Et qui, blessé par mes flèches acérées, la cuirasse brisée, couvert du sang qui sortait de ses blessures, se précipita violemment contre moi son ennemi, pour me donner la mort, [malgré les efforts que faisait Ardjuna pour me sauver].
39. Puissé-je, au moment où je désire mourir, éprouver de l’amour pour Bhagavat, qui soigne, comme un fils, le char de Vidjaya, porte l’aiguillon, tient les rênes des chevaux, et qui est si admirable par son adresse à conduire un char ; Bhagavat que les guerriers, mourant sur le champ de bataille, n’ont qu’à voir pour se réunir à sa forme !
40. Les bergères dont la démarche gracieuse, les caresses, les agréables sourires, les respects et les regards témoignaient de leur adoration profonde, et qui devinrent éperdues d’amour en représentant ses hauts faits, n’ont-elles pas aussi participé à sa nature ?
41. Celui qui, pendant le sacrifice royal célébré par Yudhichṭhira, au milieu d’une assemblée composée de solitaires et de nobles princes, admiré de tous, obtint les hommages universels, ce Dieu, âme du monde, veut bien aujourd’hui se manifester à mes yeux.
42. Et moi, secouant l’erreur de la distinction, je me réunis à l’Être incréé, qui siégeant dans le cœur de chacune des créatures douées d’un corps, produit spontané [des qualités], n’en est pas pour cela plus multiple que le soleil pour les milliers de regards qui le contemplent.