Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sont également agités ; le feu ne brille plus sous le beurre sacré qu’on y verse. Quel avenir nous réserve le temps qui s’approche ?

19. Les jeunes génisses abandonnent la mamelle, et les vaches ne donnent plus leur lait ; des larmes coulent de leurs yeux ; les taureaux ne sont plus joyeux dans le parc. On a vu les images des Dieux pleurer, suer et se mouvoir.

20. Ces plaines, ces villages, ces villes, ces jardins, ces mines, ces ermitages, privés de leur éclat et de leur bonheur, quels maux ne nous présagent-ils pas ?

21. Je crois reconnaître, à ces grands prodiges, que la terre privée de l’empreinte des pas de Bhagavat dont l’éclat surpasse ceux des autres hommes, a perdu toute sa beauté.

SÛTA dit :

22. Pendant que le roi, l’esprit frappé des prodiges qu’il voyait, se livrait à ces réflexions, le guerrier dont l’étendard porte l’image d’un singe revint, ô Brahmane, de la ville des Yadus.

23. En le voyant prosterné à ses pieds, bien différent de ce qu’il était en partant, troublé, le visage incliné vers la terre, des larmes coulant de ses yeux beaux comme le lotus,

24. Le roi, agité par une vive inquiétude au souvenir de ce que Nârada lui avait prédit, interrogea, devant ses amis rassemblés, son jeune frère dont la beauté avait disparu.

25. Yudhichṭhira dit : Sont-ils heureux dans la ville des Ânartas, nos parents, les Madhus, les Bhôdjas, les Daçârhas, les Arhas, les Sâtvatas, les Andhakas et les Vrĭchṇis ?

26. Çûra, notre grand-père maternel, qui mérite tous nos respects, vit-il toujours ? et Ânakadundubhi (Vasudêva), notre oncle maternel, est-il heureux avec ses jeunes frères ?

27. Les sept sœurs ses femmes, nos tantes maternelles, avec leurs fils et leurs belles-filles, Dêvakî, enfin, et ses autres épouses, jouissent-elles aussi du bonheur ?

28. Le roi Âhuka (Ugrasêna) qui donna le jour à un méchant