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CHAPITRE II.

DESCRIPTION DE MAHÂPURUCHA.


1. Çuka dit : C’est par une méditation de ce genre qu’autrefois le Dieu qui est né de lui-même, Brahmâ, dont le regard est fécond et l’intelligence active, recouvrant, grâce à la faveur de Vichṇu satisfait, la mémoire qu’il avait perdue, put recréer cet univers tel qu’il était avant sa destruction.

2. La voie enseignée par le Vêda n’est autre que ceci : errant au milieu des existences dont les noms vides de sens occupent ses méditations, l’homme, endormi par son imagination sur une route qui n’est qu’une illusion vaine, n’y rencontre pas de réalités.

3. C’est pourquoi il faut que le sage, dont l’intelligence est active, ne songe aux objets, ces noms sans réalité, que pour le strict nécessaire et sans s’y attacher jamais ; et si ces objets lui sont acquis d’ailleurs, il ne doit plus, en considération de la peine qu’il se donnerait, faire aucun effort [pour s’en procurer d’autres].

4. Quand on a la terre, à quoi bon se fatiguer pour trouver un lit ? À quoi bon des coussins pour soutenir sa tête, puisque le bras en tient si bien lieu ? Quand on peut rapprocher ses mains, à quoi bon des vases variés pour recueillir les aliments ? Quand on a le ciel et l’écorce des arbres, à quoi bon des étoffes précieuses ?

5. Mais on ne trouve pas sur le chemin de lambeaux de vêtements ; les arbres destinés à nourrir les autres créatures ne donnent pas leur aumône ! Les fleuves sont à sec, les cavernes fermées ! Eh quoi ! Adjita ne protége-t-il pas ceux qui se réfugient dans son sein ? Pourquoi les sages s’adresseraient-ils aux hommes aveuglés par le vain orgueil des richesses ?

6. Aussi, que le sage parvenu à la quiétude, sûr de son but,