Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/316

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de la nourriture et de l’abstinence, d’où vienne l’ignorance et la science ; car Purucha est également l’asile de l’une et de l’autre.

21. De lui naquit un œuf [au sein duquel était] Virâdj, qui est formé par les qualités, les sens et les éléments ; pénétrant cette masse de matière qui est le monde, Purucha rayonna au dehors comme le soleil qui répand sa lumière hors de lui.

22. Lorsque je fus né dans le lotus sorti du nombril de cet Être dont l’âme est immense, je ne trouvai pas d’autres matériaux pour célébrer le sacrifice, que les membres de Purucha.

23. C’en étaient là les matériaux ; les victimes du sacrifice, les herbes consacrées avec les arbres des forêts, le terrain même destiné à la célébration, et les saisons aux nombreuses couleurs,

24. Les ustensiles, les plantes annuelles, les substances onctueuses, les liqueurs, les métaux et l’argile, l’eau, les prières du Rĭtch, dû Yadjus et du Sâman, les fonctions des quatre prêtres officiants,

25. Les noms [des diverses cérémonies], les Mantras, les présents, les austérités, l’énumération des divinités, le rituel, la détermination [du mode à suivre], l’exécution elle-même,

26. Les voies [du salut], les méditations, l’acte de repentir, la direction d’intention vers la Divinité, toutes ces choses enfin qui servent au sacrifice, je les tirai des membres de Purucha.

27. Après avoir ainsi rassemblé les matériaux formés de ses propres membres, je célébrai le sacrifice en l’honneur de Purucha, le souverain Seigneur, devenu le sacrifice lui-même, me servant de son corps comme d’un instrument de sacrifice.

28. Ensuite tes neuf frères, les Pradjâpatis, célébrèrent, dans un profond recueillement, le sacrifice à Purucha, considéré sous sa forme visible et sous sa forme invisible.

29. Puis les Manus, les Rĭchis, les autres êtres, comme les Pitrĭs, les Dieux, les Dâityas et les hommes, adressèrent, chacun en son temps, des sacrifices à celui qui pénètre l’univers.

30. Tout cet univers repose au sein du bienheureux Nârâyaṇa, qui, de sa nature sans attributs, revêtit, au commencement de la création, les nombreux attributs de Mâyâ, à laquelle il s’était uni.